Questions fréquemment posées : Équité entre les sexes dans et par l’éducation en situations d’urgence

Cette page répond aux questions fréquemment posées (FAQ) sur l'équité entre les sexes et l'éducation en situations d'urgence sensible au genre. Si vous avez d'autres questions auxquelles vous aimeriez que l'on réponde sur cette page, veuillez contacter [email protected].

 

  1. Quelle est la différence entre sexe et genre ?
  2. What is the difference between gender equality and gender equity?
  3. Que signifie programmation sensible au genre ou transformatrice du genre ?
  4. Pourquoi devons-nous prendre en compte le genre dans la programmation de l’éducation en situations d'urgence ?
  5. Comment le genre se recoupe-t-il avec d’autres facteurs comme l’âge et le handicap ?
  6. La question de l'égalité entre les sexes est l'affaire des experts en la matière. Je ne suis pas expert(e) en matière de genre, alors pourquoi devrais-je y réfléchir ?
  7. Pourquoi les acteurs et actrices de l’éducation doivent-ils et elles réfléchir à la violence basée sur le genre ? Cette question ne devrait-elle pas plutôt être traitée par les secteurs de la protection et de la santé ?
  8. Traiter différemment les filles et les garçons n’est-il pas sexiste ? Si nous voulons que les filles et les garçons soient égaux, ne devrions-nous pas les traiter de la même manière ?
  9. Mon programme cible 50 % de filles et 50 % de garçons. Est-ce suffisant pour que cela soit équitable du point de vue du genre ?
  10. Les spécialistes du genre ne parlent que des femmes et des filles ! Qu'en est-il des hommes et des garçons ? Ils sont tout aussi désavantagés.
  11. Les questions de genre sont sensibles dans mon contexte et il y a beaucoup de réactions négatives à l'égard de la programmation de genre. Comment puis-je mettre en place une programmation équitable du point de vue du genre d'une manière qui soit sûre et c
  12. Où puis-je trouver des ressources sur l’équité entre les sexes et l’éducation en situations d’urgence sensible au genre ?
  13. Où puis-je trouver des ressources sur le soutien aux personnes LGBTQIA+ dans les situations d’urgence ?
  1. Quelle est la différence entre sexe et genre ?

    Le sexe fait référence aux caractéristiques physiques et biologiques qui distinguent les femmes des hommes, par exemple : les organes sexuels et reproducteurs, les chromosomes…etc. La plupart des personnes ont des caractéristiques masculines ou féminines, mais certaines ont des caractéristiques mixtes. Les personnes qui présentent des caractéristiques sexuelles mixtes sont appelées personnes intersexes.

    Le genre fait référence aux rôles, responsabilités et identités socialement construits pour les femmes et les hommes et à la manière dont ils/elles sont valorisé(e)s dans la société. Ils sont propres à chaque culture et ils évoluent avec le temps. Les identités de genre définissent la façon dont les femmes et les hommes sont censés penser et agir. Ces comportements sont transmis par la famille, l'école, l’ enseignement religieux et les médias.

    Les personnes dont le sexe et le genre sont alignés (exemple : assigné comme féminin à la naissance + s'identifie comme une femme) sont cisgenres. Les personnes dont le sexe et le genre ne sont pas alignés (exemple : assigné comme masculin à la naissance + s'identifie comme une femme) sont transgenres. Certaines personnes transgenres peuvent également s'identifier en dehors des catégories binaires d'homme ou de femme, en utilisant des termes tels que non-binaire, queer ou gender fluid (fluidité de genre) pour décrire leur identité de genre.

    Étant donné que les rôles, responsabilités et identités de genre sont socialement acquis, ils peuvent également être modifiés. Le genre, ainsi que le groupe d’âge, l’orientation sexuelle et l’identité de genre, déterminent les rôles, les responsabilités, la dynamique du pouvoir et l’accès aux ressources. D'autres facteurs de diversité tels que le handicap, la classe sociale, la race, la caste, l'origine ethnique ou religieuse, la richesse économique, la situation matrimoniale, le statut de migrant, la situation de déplacements et l'environnement urbain ou rural influent également sur ces déterminants.

  2. What is the difference between gender equality and gender equity?

    L'égalité entre les sexes fait référence à l'égalité des droits, des responsabilités et des opportunités des femmes et des filles, des hommes et des garçons, ainsi que des personnes issues de la diversité des genres. L'égalité ne signifie pas que les femmes et les hommes deviendront identiques, mais les droits, les responsabilités et les opportunités d'une personne ne dépendront pas du fait qu'elle soit née homme ou femme. L'égalité entre les sexes implique que les intérêts, les besoins et les priorités de tous les genres soient pris en compte, en reconnaissant la diversité des différents groupes de femmes, d'hommes et de personnes issues de la diversité des genres. L’égalité entre les sexes est considérée à la fois comme une question de droits humains et comme une condition préalable et un indicateur d’un développement durable centré sur l’être humain.

    L'équité entre les sexes fait référence à l'équité et à la justice dans la répartition des avantages et des responsabilités entre les femmes et les hommes, en fonction de leurs besoins respectifs. Elle est considérée comme faisant partie du processus de réalisation de l'égalité entre les sexes en termes de droits, d'avantages, d'obligations et d'opportunités. Pour garantir l'équité, des stratégies et des mesures doivent être disponibles pour compenser toute discrimination qui empêche les femmes et les filles, les hommes et les garçons, ainsi que les personnes issues de la diversité des genres, de vivre sur un pied d'égalité.

     

    la différence entre égalité entre les sexes et équité entre les sexes

     

  3. Que signifie programmation sensible au genre ou transformatrice du genre ?

    Les interventions sensibles au genre tiennent compte des situations, des rôles, des besoins et des intérêts différents des femmes et des filles, des hommes et des garçons, ainsi que des enfants et des jeunes issus de la diversité des genres, dans la conception et la mise en œuvre des activités, des politiques et des programmes. Un programme, une politique ou une activité attentive au genre s'attaque aux obstacles basés sur le genre, respecte les différences de genre, permet aux structures, aux systèmes et aux méthodologies d'être attentifs au genre, afin d'atteindre les objectifs et les résultats du programme.

    Les interventions transformatrices du genre cherchent à cibler les causes structurelles de l'inégalité entre les hommes et les femmes, ainsi que les relations de pouvoir inégales et les normes sociales discriminatoires, ce qui entraîne des changements durables dans le pouvoir et les choix que les personnes ont sur leur propre vie et transforme positivement

    les causes profondes des inégalités entre les sexes pour les femmes et les hommes, les filles et les garçons, ainsi que pour les enfants et les jeunes issus de la diversité des genres. 

    Par exemple : Une difficulté courante pour les filles en contextes de crise est le manque d’installations d’eau, assainissement et hygiène (WASH) sensibles au genre (toilettes, vestiaires, douches… etc.) dans les écoles. Une approche sensible au genre de ce problème pourrait inclure les éléments suivants :

    • Consulter les apprenants et les enseignants de tous les genres sur la conception et la construction de nouvelles installations WASH pour s'assurer qu'elles sont appropriées et répondent à leurs besoins.
    • Construire et entretenir des installations WASH genrées et comprenant des toilettes adaptées aux filles et aux garçons, propres, verrouillables, privées et situées dans des endroits sûrs à proximité des espaces d'apprentissage.
    • Veiller à ce que les apprenants et les enseignants de tous les genres connaissent et respectent les différentes installations pour filles et pour garçons
    • Fournir du matériel d’hygiène menstruelle/des kits de dignité et des espaces sûrs permettant aux filles de se laver et de changer leurs serviettes menstruelles.
    • Former les apprenants, les enseignants et le personnel scolaire à la gestion de l'hygiène menstruelle et à l'utilisation sûre et appropriée des installations WASH

    Une approche transformatrice du genre inclurait les initiatives susmentionnées et chercherait également à transformer les causes sous-jacentes des inégalités entre les sexes. Par exemple :

    • Travailler avec les filles pour s'assurer qu'elles comprennent leur corps et la menstruation, et qu'elles se sentent en confiance et habilitées à se soutenir mutuellement pour aller à l'école pendant cette période.
    • S'engager auprès des parents et des aidants pour aborder les tabous liés à la menstruation et les encourager à envoyer leurs filles à l'école quand elles ont leurs règles.
    • Travailler avec les hommes, les garçons et les enseignants pour s'assurer qu'ils comprennent la menstruation et qu'ils soutiennent les filles qui vont à l'école quand elles ont leurs règles.
    • Travailler avec les hommes, les garçons et les enseignants pour prévenir la violence et le harcèlement autour des installations WASH.
    • Travailler avec les décideurs politiques pour s'assurer que les installations WASH sûres et genrées, ainsi que les initiatives de changement des normes de genre soient incluses dans tous les plans et budgets pour les écoles. 
    LES NIVEAUS DIFFERENTS DE ÉQUITÉ ENTRE LES SEXES
    Adapté de : UNFPA, UNICEF, ONU Femmes. (2020). Note technique sur les approches transformatrices du genre : Résumé pour les praticiens. https://www.unicef.org/media/58196/file
  4. Pourquoi devons-nous prendre en compte le genre dans la programmation de l’éducation en situations d'urgence ?

    L’égalité entre les sexes est une composante essentielle de l’éducation en situations d’urgence. L’impact et l’expérience des crises et des conflits sont profondément différents pour les femmes et les filles, les hommes et les garçons, ainsi que pour les personnes issues de la diversité des genres. Elles sont confrontées à des menaces et à des risques différents, ont des réponses et des mécanismes d'adaptation différents pour faire face aux effets de la crise et des déplacements (voir la question 8 pour des exemples des différents défis liés au genre). Les inégalités entre les sexes peuvent affecter l'accès des personnes aux ressources et les avantages qu'elles tirent de ces ressources, les rôles sociaux qu'elles jouent, les choses auxquelles elles s'intéressent et de nombreux autres domaines de leur vie.

    Les situations d'urgence exacerbent les inégalités existantes entre les sexes, telles que les mariages d'enfants, les mariages précoces et les mariages forcés, la violence basée sur le genre ou la préférence accordée à l'éducation des garçons par rapport à celle des filles. Si l'on ne s'attaque pas à ces inégalités, l'accès à l'éducation risque d'être inégal et l’écart de genre de se creuser.

  5. Comment le genre se recoupe-t-il avec d’autres facteurs comme l’âge et le handicap ?

    Les identités telles que l’âge, le genre, le handicap, l’origine ethnique, la race, l’orientation sexuelle, la langue, la classe ou la caste, le statut de citoyen et la religion se chevauchent et interagissent. En conséquence, les individus et les groupes peuvent être confrontés à des formes différentes et cumulées d'exclusion et de discrimination. Par exemple, une adolescente en situation de handicap vivant en milieu rural ou dans un contexte de conflit sera probablement plus désavantagée qu'une autre fille n’étant pas en situation de handicap ou qu'une fille en situation de handicap vivant dans un contexte stable.

    Âge : Les personnes de tous les genres sont confrontées à des défis et à des opportunités différents à différents moments de leur vie. Ces expériences liées à l’âge interagissent et se recoupent avec les expériences liées au genre. Par exemple, les risques et les obstacles à l'éducation ne sont pas les mêmes pour une adolescente que pour une très jeune fille. Les adolescentes sont exposées à des risques plus élevés de violence basée sur le genre et aux mariages précoces et forcés, elles ont une plus grande charge de travail domestique et de soins non rémunérés et sont souvent les moins prioritaires en matière d'éducation.

    Handicap : Les filles en situation de handicap constituent le groupe d’enfants le plus exclu à tous les niveaux d’éducation. Les stéréotypes néfastes sur le potentiel et les capacités des filles en situation de handicap contribuent à la perception erronée qu’elles ne méritent pas une éducation. Les filles en situation de handicap sont généralement les derniers membres de la famille à recevoir des ressources, y compris celles nécessaires pour aller à l'école. Elles sont plus susceptibles d'être victimes de violences sexuelles et violence basée sur le genre, et peuvent être moins à même de dénoncer les abus ou moins susceptibles d'être crues lorsqu'elles en parlent. Elles sont plus susceptibles d'être placées dans des environnements éducatifs restrictifs et ont moins accès aux aides et aux services qui pourraient répondre à leurs besoins éducatifs que les garçons en situation de handicap.

  6. La question de l'égalité entre les sexes est l'affaire des experts en la matière. Je ne suis pas expert(e) en matière de genre, alors pourquoi devrais-je y réfléchir ?

    La promotion de l’égalité entre les sexes est la responsabilité de toutes et tous.

    Il incombe aux praticiens de l'éducation et aux décideurs politiques de veiller à ce que l'éducation réponde aux besoins de tous les individus, que leurs droits soient protégés et que les personnes les plus touchées par une crise reçoivent le soutien et la protection dont elles ont besoin. Les normes de genre affectent l'accès des apprenants à l'éducation et leur expérience de celle-ci (voir la question 8 pour des exemples). Afin de s'assurer que les interventions éducatives sont sûres, pertinentes et appropriées, il est important que les normes de genre néfastes soient prises en compte tout au long de la planification, de la mise en œuvre et de l'évaluation des interventions éducatives. Ne pas tenir compte des obstacles et des défis liés au genre en matière d’éducation risque d’exacerber les inégalités préexistantes ou d’en créer de nouvelles.

    De plus, l'égalité entre les sexes profite à tout le monde, donc tout le monde devrait jouer un rôle pour y parvenir !

  7. Pourquoi les acteurs et actrices de l’éducation doivent-ils et elles réfléchir à la violence basée sur le genre ? Cette question ne devrait-elle pas plutôt être traitée par les secteurs de la protection et de la santé ?

    La prévention de la violence basée sur le genre est la responsabilité de toutes et tous.

    L’éducation est protectrice et peut jouer un rôle important dans la réduction de la violence basée sur le genre. Une éducation de qualité peut fournir une protection physique et psychosociale contre les risques qui surviennent dans des environnements de crise, tels que la violence sexuelle et la violence basée sur le genre, l'exploitation, les mariages d'enfants, les mariages précoces ou forcés, ou le recrutement forcé dans des groupes armés et le crime organisé.

    L'éducation à la santé sexuelle et reproductive et droits connexes, ainsi que les interventions de prévention de la violence, peuvent également fournir aux apprenants des informations essentielles et leur donner les moyens de faire des choix éclairés concernant leur santé et leurs relations, et prévenir la déscolarisation dû à la violence, à la grossesse ou à la menstruation.

    Cependant, les écoles ne peuvent pas être considérées comme des espaces sûrs, surtout en période de conflit et de crise. Les apprenants scolarisés risquent toujours de subir la violence basée sur le genre à l'intérieur et à l'extérieur de l'école. Par exemple :

    • Les écoles peuvent être utilisées ou ciblées à des fins militaires, ou bien endommagées.
    • Les établissements scolaires peuvent présenter de nouveaux risques de protection (ex: des latrines mal éclairées, non genrées et sans serrures.)
    • Les enseignantes et les apprenantes peuvent être la cible de groupes armés qui s’opposent à l’éducation des femmes et des filles.
    • Les apprenant(e)s peuvent être victimes de harcèlement et de violence basés sur le genre sur le chemin de l'école ou de la part du personnel ou d'autres apprenant(e)s pendant qu'ils et elles sont à l'école. Bien que les filles et les garçons soient victimes de la violence physique, psychologique et/ou sexuelle à l'intérieur et à l’extérieur des écoles, les normes de genre inégales exposent les filles à des risques beaucoup plus élevés d'être victimes de violence et d'exploitation sexuelles (telles que sexe contre des bonnes notes) et à se le voir reprocher.
    • Les enseignant(e)s peuvent avoir recours aux châtiments corporels (qui touchent de manière disproportionnée les garçons). 

    Outre la protection des écoles contre les attaques et les abus, des mesures doivent être prises pour prévenir la violence basée sur le genre en milieu scolaire et mettre en place une éducation attentive au genre, ainsi que des salles de classe sûres et protectrices. Les filles mariées, les filles enceintes ou les jeunes parents ont besoin d'un soutien particulier pour retourner à l'école et terminer leur éducation.

  8. Traiter différemment les filles et les garçons n’est-il pas sexiste ? Si nous voulons que les filles et les garçons soient égaux, ne devrions-nous pas les traiter de la même manière ?

    Non et non ! Les filles, les garçons, les enfants et les jeunes issus de la diversité des genres ont différents besoins spécifiques des hommes et des femmes. Il est important que nous fournissions un soutien ciblé pour répondre à ces besoins. Par exemple :

    Les filles :

    • Sont plus susceptibles d’être déscolarisées en raison d’un mariage précoce, d’une grossesse précoce, de la charge des soins non rémunérés et du travail domestique, etc.
    • Ont moins de chances d'être prioritaires en matière d'éducation pour leurs parents par rapport à leurs pairs et aux autres enfants qui sont des garçons.
    • Sont plus susceptibles d’être victimes de la violence basée sur le genre à l’intérieur et l’extérieur des écoles, et plus susceptibles d’être déscolarisées par leurs parents par crainte d’une grossesse non désirée ou d’abus sexuels.
    • Ont besoin d'un soutien complet en matière de santé et d'hygiène menstruelles pour pouvoir aller à l'école pendant leurs règles (par exemple : serviettes hygiéniques, kit de dignité, savon, toilettes adaptées aux règles, informations et éducation). Il s'agit d'un défi spécifique pour les filles plus âgées qui ont été retardées dans leur éducation et qui sont à l'école primaire après la puberté.
    • Ont moins de chances d'être sollicitées ou de se voir confier un rôle de leader en classe. Sont plus susceptibles d'être appelées à effectuer des tâches domestiques ou de nettoyage pendant l'école.

    Les garçons :

    • Sont plus susceptibles d’être déscolarisés pour occuper un emploi rémunéré
    • Sont plus susceptibles d’être recrutés dans des groupes armés ou des forces armées
    • Sont plus susceptibles de subir des châtiments corporels 

    Enfants et jeunes issus de la diversité des genres :

    • Sont exposés à des risques élevés d'être victimes de la violence basée sur le genre, de harcèlement et d'intimidation
    • Ont moins de chance de se voir représentés dans le matériel d’enseignement et apprentissage
    • Sont souvent incapables de reconnaître ouvertement leur identité de genre à l’école (utilisation de pronoms, problèmes liés aux exigences des uniformes, etc.) en raison de ramifications juridiques et institutionnelles

    La programmation universelle ne tient pas compte des nuances des expériences d’éducation des filles, des garçons, des enfants et des jeunes issus de la diversité des genres et peuvent exacerber les inégalités préexistantes. En fournissant un soutien ciblé aux enfants et aux jeunes de tous les genres, nous pouvons faire en sorte que l'éducation soit sûre, pertinente et accessible à toutes et tous.

  9. Mon programme cible 50 % de filles et 50 % de garçons. Est-ce suffisant pour que cela soit équitable du point de vue du genre ?

    Non. Atteindre la parité entre les sexes (50 % de filles et 50 % de garçons) est un bon début, mais vous pouvez faire beaucoup plus pour créer un environnement d'apprentissage équitable du point de vue du genre pour toutes et tous les apprenants. Pour créer un environnement d’apprentissage plus équitable, tenir compte des éléments suivants :

    • Organiser des groupes de discussion avec des enfants et des jeunes de tous les genres pour déterminer les obstacles à l'éducation auxquels ils et elles sont confrontés et travailler avec elles et eux pour trouver des solutions
    • Embaucher davantage d’enseignantes et/ou d’assistantes d’enseignement
    • Assurer le développement professionnel des enseignants continu en matière de pédagogie attentive au genre
    • Évaluer le matériel d’enseignement et apprentissage, et le réviser pour éliminer les stéréotypes ou normes de genre préjudiciables. Si cela n'est pas possible, il peut être utile de sensibiliser les enseignants à l'existence de matériel problématique et à la manière d’y remédier !
    • S'engager auprès des communautés pour les encourager à envoyer les filles à l'école et répondre collectivement à tout problème de sécurité sur le chemin de l'école
    • …etc.

    Consultez la Note d’orientation de l’INEE sur le Genre pour davantage de stratégies pratiques sur l’éducation en situations d’urgence sensible au genre.

  10. Les spécialistes du genre ne parlent que des femmes et des filles ! Qu'en est-il des hommes et des garçons ? Ils sont tout aussi désavantagés.

    Dans de nombreux contextes, les filles sont exclues de manière disproportionnée de l'éducation et désavantagées dans ce domaine. Elles sont confrontées à des obstacles supplémentaires en raison de leur genre (voir la question 8 pour des exemples). Un soutien ciblé, tel que la distribution de matériel d'hygiène menstruelle ou l'octroi d'allocations pour encourager les aidants à envoyer les filles à l'école, etc., peut contribuer à lever ces obstacles. Ce soutien supplémentaire ne privilégie pas les femmes et les filles et n’enlève rien aux hommes et aux garçons. Il vise simplement à éliminer les obstacles supplémentaires auxquels les filles sont confrontées et à leur permettre de participer au même niveau que leurs pairs masculins. En fait, la programmation de l’éducation attentive au genre qui se concentre sur les filles profite souvent aussi aux garçons. Par exemple, tous les apprenants bénéficient d’installations WASH améliorées, d’écoles plus sûres et d’enseignants mieux formés.

    Dans certains contextes, les garçons obtiennent de moins bons résultats et sont plus souvent déscolarisés que les filles. Dans ces situations, il est également important d’apporter un soutien ciblé aux garçons. Voici quelques exemples de soutien spécifique pour les hommes et les garçons :

    • Sensibilisation aux masculinités positives/responsables
    • SMSPS pour les hommes et les garçons
    • Groupes de garçons et cercles d'apprentissage par les pairs
    • Soutien aux hommes et garçons ayant subi des violences sexuelles
    • Éducation complète à la sexualité (ECS)
    • Formation sur la parentalité positive pour les pères et les aidants masculins
    • Mentorat et modèles pour encourager les aspirations et l'ambition académique.

    Il existe de nombreuses excellentes ressources pour soutenir l’accès à l’éducation et à l’apprentissage des hommes et des garçons dans les urgences, telles que :

    De plus, le Groupe de Travail sur le Genre de l'INEE est actuellement en train de développer une boîte à outils pour soutenir les hommes et les garçons dans une ESU équitable du point de vue du genre

  11. Les questions de genre sont sensibles dans mon contexte et il y a beaucoup de réactions négatives à l'égard de la programmation de genre. Comment puis-je mettre en place une programmation équitable du point de vue du genre d'une manière qui soit sûre et c

    S’attaquer aux normes de genre bien ancrées peut s’avérer difficile. Vous pouvez être confronté à des croyances, des coutumes et des pratiques locales qui s'opposent à l'égalité entre les sexes. Vous pouvez rencontrer des résistances ou des réactions négatives à l'égard de la programmation attentive au genre. Le changement peut être lent et progressif. Mais ne désespérez pas ! Il y a beaucoup de choses que vous pouvez faire pour promouvoir le changement :

    •  Collaborer avec les acteurs locaux : Travailler avec les organisations de défense et de plaidoyer des droits des femmes pour identifier les principaux obstacles et décideurs, pour plaider en faveur de l'égalité entre les sexes au sein des communautés et pour ancrer les messages clés dans le contexte et la langue du pays.
    • Collaborer entre les secteurs : Parler aux collègues travaillant dans d’autres secteurs. Ils et elles pourront peut-être partager des conseils, des informations et des exemples de bonnes pratiques que vous pourrez adapter à votre programmation.
    • Identifier des exemples de non-conformité positive : Trouver au sein de la communauté des familles et des enseignants qui modélisent déjà les comportements que l’on cherche à changer et s'en inspirer. Mettre l’accent sur les avantages positifs du changement et sur la manière dont l’égalité entre les sexes profite à toutes et tous.
    • Soutenir le personnel enseignant et la direction des établissements : Aider le personnel enseignant de tous les genres à accéder à des postes d'enseignement et de direction d'école, et à les conserver ; aider les enseignants à accéder au développement professionnel de manière équitable ; travailler avec le personnel enseignant pour s'assurer qu'il traite les garçons, les filles et les apprenant(e)s issus de la diversité des genres de manière juste et équitable.
    • S'engager auprès des parents et des aidants : Aider les aidants hommes et femmes à participer aux comités de gestion de l'établissement scolaire et aux associations de parents-enseignants, encourager les aidants à inscrire leurs filles aussi bien que leurs fils.
    • S’engager auprès des « gardiens » de la communauté : Les dirigeants traditionnels, culturels, politiques et religieux ont un rôle important à jouer dans la promotion de l’équité entre les sexes.
    • Utiliser des approches basées sur des données probantes : L'adaptation d'approches qui ont été testées et éprouvées dans divers contextes constitue la meilleure base pour atteindre les résultats que nous visons.
  12. Où puis-je trouver des ressources sur l’équité entre les sexes et l’éducation en situations d’urgence sensible au genre ?

    Consultez le Recueil sur le genre pour plus d’informations, des messages clés et une liste de ressources sur l’équité entre les sexes et l’éducation en situations d’urgence attentive au genre.

  13. Où puis-je trouver des ressources sur le soutien aux personnes LGBTQIA+ dans les situations d’urgence ?

    Consultez le Recueil LGBTQIA+ pour plus d'informations, des messages clés et une liste de ressources sur Orientation sexuelle, identité ou expression de genre et caractéristiques sexuelles (SOGIESC) et le soutien aux personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, queer, intersexuées, asexuées et agender (LGBTQIA+) dans les situations d’urgence.