La boîte à outils d’analyse des systèmes nationaux d'évaluation de l'apprentissage désormais disponible en français et en espagnol

Editora:
Global Partnership for Education
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Tema(s):
évaluation des besoins
Programmes et contenus scolaires
Coronavirus (COVID-19)
Français

Publiée pour la première fois en 2019, la boîte à outils pour l’analyse des systèmes nationaux d'évaluation de l'apprentissage (ANLAS) est un ensemble de ressource qui permettent aux pays partenaires de créer des systèmes d'évaluation de l'apprentissage efficaces et durables. Elle est désormais disponible en français et en espagnol, ainsi que les rapports nationaux de ses trois pays pilotes.

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Les conséquences des perturbations de la scolarisation des enfant dues à la crise de la COVID-19 sont une source de préoccupation majeure pour la communauté éducative à travers le monde. La pandémie a exacerbé une crise de l'apprentissage déjà existante : 53 % des enfants scolarisés dans les pays à revenu faible ou intermédiaire étaient déjà incapables de lire et de comprendre une histoire simple à l'âge de 10 ans (en anglais) avant la pandémie de COVID-19.

Nous savons qu’il nous est impossible de nous attaquer à cette crise sans en saisir pleinement la profondeur et la portée. C’est la raison pour laquelle de plus en plus de pays reconnaissent la nécessité de surveiller et suivre les conditions dans lesquelles leurs enfants apprennent. Cela a conduit certains à établir de nouveaux programmes d'évaluation de l’apprentissage au niveau national et même à renouveler ou réviser les programmes existants.

Dans certains cas, ils ont choisi de rejoindre (certains pour la première fois) des initiatives de mesures de l'apprentissage au niveau transnational telles que le PASEC ou le SEA-PLM (en anglais). De plus en plus de pays remettent également en question la manière dont les examens nationaux sont organisés d’une part, et comment les enseignants évaluent chaque jour l'apprentissage des élèves en classe, d’autre part.

Toutefois, ces efforts ne sauraient aboutir sans l’existence de systèmes d'évaluation de l'apprentissage de qualité. De tels systèmes s’inscrivent dans un contexte favorable plus large, sont cohérents avec d'autres éléments du système éducatif, ont des programmes d'évaluation de bonne qualité, sont régulièrement revus et constamment améliorés.

Il y a un an, le GPE concevait un outil pour aider les pays à réaliser des diagnostics complets de leurs systèmes d’évaluation de l’apprentissage baptisé : Analyse des systèmes nationaux d'évaluation de l'apprentissage (ANLAS).

Développé en partenariat avec l'Australian Council for Educational Research (ACER), l’ANLAS est une boîte à outils proposant des ressources qui permettent aux pays de collecter et d'analyser systématiquement des informations sur leurs systèmes d'évaluation de l'apprentissage, dans le but d'éclairer les stratégies d'amélioration dans le cadre du processus de planification du secteur de l'éducation au sens large. L’ANLAS est une composante essentielle de l’initiative d’évaluation de l’apprentissage (A4L) du GPE, qui doit s’achever à la fin de cette année.

De nouvelles ressources disponibles dans plusieurs langues et des rapports de mise en œuvre au niveau des pays

Dans le but de permettre à davantage de pays d'utiliser l'ANLAS et de mener une analyse critique de leur système d’évaluation de l’apprentissage, la boîte à outils a été traduite en français et en espagnol. La version française a été réalisée en partenariat avec la Conférence des ministres de l'Éducation des États et gouvernements de la Francophonie (CONFEMEN).

Le GPE a également publié les rapports nationaux des trois pays partenaires ayant mis en œuvre l'ANLAS en 2019 que sont l'Éthiopie, la Mauritanie et le Vietnam. Ces rapports offrent un aperçu intéressant des défis auxquels sont confrontés les pays partenaires dans l’élaboration de système d’évaluation de l’apprentissage solide et des mesures qui peuvent être prises pour y faire face.

Chaque rapport, rédigé par une équipe nationale dédiée et sous la coordination d'un point focal, détaille les aspects identifiés par le pays comme devant être améliorés et formule des recommandations d’améliorations pouvant être apportées.

L'Éthiopie (en anglais) par exemple, réalise régulièrement des évaluations de l’apprentissage. On y note des examens annuels pour les élèves des niveau 10 et 12, ainsi qu'une évaluation nationale de l'apprentissage dans les niveaux 4, 8, 10 et 12. Le pays évalue également la lecture et les compétences en mathématiques des élèves de première année, et les enseignants évaluent l'apprentissage en classe.

Néanmoins, le rapport met en évidence plusieurs aspects à améliorer, notamment l'utilisation limitée des données d'évaluation et la nécessité de se concentrer davantage sur l'enseignement, l'apprentissage et l'évaluation des compétences du 21e siècle. Le rapport suggère des mesures telles que l’allocation d’un budget approprié pour mener des évaluations efficaces et l’intégration des données sur l’apprentissage dans le SIGE du pays et les rapports qui en résultent.

L'expérience de la Mauritanie, soutenue par la CONFEMEN, a révélé que le pays fait face à une absence de législation et d'orientation politique en matière d'évaluation, ainsi qu'à une mise en œuvre sporadique d'évaluations de l'apprentissage à grande échelle.

Le rapport suggère un certain nombre de mesures, notamment la création d'un cadre complet d'évaluation des apprentissages pour tous les niveaux d'enseignement, l'élaboration de modules d'évaluation des apprentissages pour les programmes de formation initiale des enseignants et la prise des mesures nécessaires pour participer aux évaluations régionales et internationales.

Alors que le Vietnam (en anglais) met en œuvre diverses formes d'évaluations depuis longtemps (y compris des évaluations transnationales telles que le PISA, le PASEC et le SEA-PLM), la plupart d’entre elles sont financées par des projets et des prêts. On observe également un manque d'orientation sur les évaluations menées dans les salles de classe. Ce d’autant plus que les enseignants et les responsables de l'éducation manqueraient de connaissances et d'expérience dans ce domaine.

Les recommandations formulées incluent également la nécessité d'élaborer des plans stratégiques à long terme pour couvrir les coûts des divers programmes d'évaluation, en plus de diffuser des conseils et une formation actualisée sur l’organisation d’évaluations en salle de classe.

À la suite de leur expérience avec la boîte à outils de l’ANLAS, les trois pays pilotes ont continuer de travailler pour s'assurer que les conclusions et recommandations formulées alimentent leurs processus (global) d'élaboration et de mise en œuvre de plans sectoriels de l'éducation.

Élargir l'utilisation de la boîte à outils

Tout pays souhaitant explorer et améliorer son système d'évaluation de l'apprentissage est invité à utiliser l'ANLAS, désormais disponible comme bien public mondial en trois langues. L'analyse peut être menée à l’initiative d’une unité ou d’une agence gouvernementale impliquée dans la planification du secteur de l'éducation, ou dans l'organisation des examens, du suivi et de l'évaluation. Elle peut également être proposée par un partenaire de développement et initiée ensuite par le gouvernement.

Étant donné que l'ANLAS est conçue pour être intégrée au processus de planification du secteur de l'éducation au sens large, il est essentiel que les hauts représentants de l'unité de planification de l'éducation soient impliqués dans tout le processus, de sa conception à sa mise en œuvre.

Les parties prenantes dans les pays partenaires du GPE qui souhaitent entreprendre une analyse doivent discuter de sa faisabilité avec l'agence de coordination du pays concerné.

Les pays ayant recours à l’ANLAS constateront qu’elle encourage la consultation et la participation de tous les acteurs et qu’elle est conçue pour faciliter une compréhension approfondie des problèmes fondamentaux auxquels le système éducatif du pays est confronté.

Il est également orienté vers l'action, avec des produits spécifiques de reporting et de diffusion destinés à garantir que les conclusions et recommandations de l'analyse peuvent être transmises aux décideurs de manière accessible. Un tel processus peut aider les pays à renforcer leur système d’évaluation de l’apprentissage et ainsi, mieux les équiper pour suivre et améliorer l’apprentissage de leurs enfants.

Pour plus d'informations sur cette approche et la boîte à outils, veuillez contacter Ramya Vivekanandan, site de Global Partnership for Education